Bons comportements du cycliste dans la rue

Le cycliste urbain est une espèce très occupée. Il doit se propulser et garder son équilibre en appuyant sur ses pédales, assurer sa sécurité sans relâche, s'orienter et se diriger dans la ville...

 

Etre vu (avant même de voir !)

Au delà d'assurer son déplacement, la première préoccupation du cycliste est d'être vu en signalant en permanence ses intentions. En ville plus qu'ailleurs, surprendre l'autre - et particulièrement l'automobiliste ou le motard - est se mettre en danger.

Exemples : en ville s'arrêter sans prévenir ou dans un tournant sans visibilité, tourner à gauche et même à droite sans le dire explicitement avec son bras.

Dés que les conditions sont défavorables (pluie, jour qui baisse ou pas encore levé), l'éclairage obligatoire du vélo  est mis en marche (respect du code de la route avant tout ! ). Pour cela, il faut bien évidement qu'il soit fonctionnel. Penser à le vérifier régulièrement (piles ?). On croit trop souvent ne pas en avoir besoin parce qu'on «ne roule jamais de nuit » (sauf le jour où l'on a pris du retard, sauf le jour où votre fils a oublié l'heure chez le copain devant une console de jeu…).

Là où l'éclairage s'impose encore ? Dans les rues qui ne sont pas toujours suffisamment éclairées pour être vu quelle que soit la météo !

Utiliser les nombreux dispositifs permettant aujourd'hui d'être vu à vélo (bandes réfléchissantes sur le vélo ou le cartable, rayons « magiques », brassard, feu rouge sur le casque ou le sac à dos, etc...) ne vous dispense pas d'avoir l'éclairage réglementaire. En cas de contrôle, chaque équipement réglementaire manquant vous vaudra une amende forfaitaire de 11€…en attendant que la FUB ait réussi à faire admettre dans le Code de nouveaux équipements à base de nouvelles technologies !

Portez des vêtements plutôt clairs.

 

Garder son équilibre

Evitez tout « slalom » générateur de chute (trou imprévu, chaussée humide ou gravillonnée) ou de rencontre inopinée.

Plus le centre de gravité de l'équipage est bas plus l'équilibre est aisé : préférer les sacoches au sac à dos et les porte-bagages surbaissés pour le cyclo-tourisme (observez un vélo-cargo : la charge est placée au plus près possible du sol).

Proscrivez tout chargement non arrimé solidement au vélo : porte-bagage et sandows bienvenus.

Exemple :

  • pas de sacoche ou d'instrument de musique à la main : risque de déséquilibre et perte de l'usage d'un frein.
  • ​transport d'enfant : utilisez un siège adapté, solidement fixé et dans lequel l'enfant est sanglé.

Tenez en permanence son guidon à deux mains, doigts sur les poignées de freins. Méfiez-vous des chaussées humides, des bandes de signalisation au sol, des traces d'humidité qui se révèlent être de l'huile en cas de freinage dessus...

 

Etre attentif en permanence

En ville, « gardez le radar allumé » en toutes circonstances : le danger vient de tous côtés et en particulier de l'arrière !

Ne vous laissez pas distraire en roulant ! A vélo, il est facile de s'arrêter pour regarder une vitrine ou saluer un ami, profitez-en !

Vos oreilles sont les yeux que vous n'avez pas derrière la tête ! Ne les bouchez pas avec des écouteurs qui diminuent (au mieux) votre acuité auditive; les oreillettes et casques audio sont à proscrire car votre vélo est un véhicule : on ne téléphone pas à vélo comme on ne téléphone pas en voiture (désolé mais c'est la loi, elle vient d'être réaffirmée par un décret récent).

Pour s'orienter en ville, on ne lit pas son GPS en roulant pas plus qu'on ne lit ni n'écrit (a fortiori) de SMS en roulant.

 

Respect des autres usagers

Le respect des autres usagers passe d'abord par le respect des usagers les plus faibles que sont les piétons. Quelques rappels :

  • il est strictement interdit de rouler sur les trottoirs si vous avez dépassé 8 ans ou si ce n'est pas expressément indiqué par une signalisation au sol délimitant les usages. Dans ce cas, l'obligation de prudence impose de rouler à une vitesse modérée par les conditions locales et la présence de piétons en nombre ou d'enfants à proximité.
  • En zone piétonne, le code de la route impose l'allure au pas.
  • Sur un passage piéton, le piéton qui manifeste son intention de traverser est prioritaire. Ayez l'élégance de ne pas imiter les automobilistes dans leurs mauvaises pratiques, vous serez remerciés d'un mot ou d'un sourire le plus souvent.
  • Le piéton qui traverse au vert alors que vous avez la flèche orange ou un TAD (« Tourner A Droite autorisé ») est prioritaire.
  • Soyez attentifs aux enfants, aux animaux qui, du trottoir, peuvent échapper à la vigilance de ceux qui les conduisent.

 

Signalisation, Codes de la Route et de la Rue

Respectez les panneaux « stop » et « laisser le passage ». Les feux rouges ne sont pas là en décoration...

Ne roulez pas en sens interdit : si toutes les rues ne sont pas en double sens cyclable, c'est qu'il y a des raisons, en particulier, qu'elles ne sont pas encore aménagées par votre commune. Si vous pensez qu'elles le devraient, rejoignez une association de la FUB pour demander à votre municipalité d'aménager les lieux…

Adaptez votre vitesse : allure « au pas » dans les zones piétonnes, modération de votre vitesse dans les zones de rencontre où le piéton est prioritaire : en tous cas, moins de 20 kmh !

Le Code vous impose de ne pas rouler à trois de front, de vous rabattre en file indienne quand un autre véhicule arrive par votre arrière : en ville, c'est quasiment tout le temps, alors roulez l'un derrière l'autre !

 

Coincer la bulle autour de soi

Maintenez-vous au centre de votre « bulle de sécurité » dans laquelle personne ne doit pénétrer :

  • Laissez au moins 1 m avec celui qui vous précède en vélo, bien plus derrière une voiture ou camion ou camionnette qui occulte votre vision ;
  • ​Roulez à 1 m de la bordure du trottoir ou des portières des véhicules en stationnement ;
  • En ville, ne vous laissez pas dépasser à moins de 1m de votre guidon (c'est la loi !). Dans une rue trop étroite, pour qu'on vous double en respectant le mètre de sécurité, ne serrez pas à droite mais placez-vous au milieu pour décourager les automobilistes (souvent pressés) de vous coincer contre le trottoir ou les portières des véhicules en stationnement.

 

Savoir se comporter avec les aménagements

Empruntez les aménagements cyclables (pistes et bandes) dés qu'ils existent : ils ont été faits pour votre sécurité.

Gardez une trajectoire naturelle, la plus rectiligne et la plus prévisible possible pour les autres usagers. La nouvelle réglementation introduite par le Plan d'actions pour les mobilités actives (PAMA) légalise la matérialisation de trajectoires spécifiques avec des pictogrammes « cycliste » : suivez les !

Utilisez les sas pour vélo aux feux : ils sont là pour vous mettre à la vue des automobilistes arrêtés au feu rouge. Ne vous arrêtez jamais à côté d'une auto ou d'un poids lourd  : ne vous placez pas dans « l'angle mort » hors de la vue du conducteur qui, lors du passage au vert, vous écrasera en tournant à droite.

Le « slalom » entre les voitures (embouteillages) comme entre les piétons (zones piétonnes) est à proscrire absolument.

Sur un rond-point, giratoire, etc., ne vous faites pas oublier en rasant le trottoir extérieur (être vu...). En plus, vous auriez toutes les difficultés pour sortir du rond-point en virant à 90° ! Ne prenez pas non plus la trajectoire la plus courte en rasant le terre-plein central ! Et… signalez à chaque intersection vos intentions : « je sors du rond-point » ou « je continue sur le rond-point » !

 

Préparez-vous

Si vous êtes carrément novice ou peu sûr de vous, il n'est peut être pas inutile de prendre quelques leçons dans une vélo-école de la FUB. Pour vous lancer, vous gagnerez en temps et en sécurité, en vous faisant accompagner, les « velobus » et autres « bus cyclistes » sont là pour cela.

Quand vous empruntez un itinéraire inconnu, repérez au préalable votre itinéraire sur plan, sur votre GPS ou sur Openstreet map ou ses déclinaisons (Geovelo,…). Le vélo est le meilleur moyen d'être à l'heure si l'on sait comment on y va ! Dans la panique d'un retard prévisible, on a tendance à oublier les réflexes de sécurité élémentaires...

 

Faites vous respecter

Vous n'êtes pas un obscur, un sous-citoyen condamné par votre situation personnelle au moyen de transport le plus économique et le plus écologique qui soit, sachez réclamer votre droit à la rue même si votre véhicule occupe dix fois moins de place qu'une voiture !

En cas d'altercation avec un autre usager de la rue : sachez vos droits (et vos devoirs…). Si le récalcitrant devient menaçant, le mot « avocat » le calmera rapidement ! Placez-le dans une phrase du genre : « J'espère que vous avez un bon avocat...».

Une photo du délit prise à la volée avec votre smartphone ne sera pas inutile pour prouver votre bonne foi en cas d'intervention de la maréchaussée.

Exemple : le stationnement sur bande cyclable désormais qualifiée de stationnement dangereux est passible d'une amende de 135 € et trois points de retrait de permis !