Le vélo : un outil de choix dans la lutte contre la pollution de l’air

13 oct 2021

Le 14 octobre 2021 marque la Journée nationale de la qualité de l’air. L’occasion pour la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) de rappeler le rôle primordial du développement de l’usage du vélo dans la lutte contre la pollution de l’air. Un enjeu sanitaire, environnemental et social de premier plan et une obligation morale envers les futures générations.


La pollution de l’air tue et tue de manière inégalitaire

En France, une personne meurt toutes les dix minutes du fait d’une exposition prolongée à la pollution de l’air. Nos concitoyens ne sont cependant pas tous logés à la même enseigne. Selon l’âge, le genre ou la classe sociale, les effets de la pollution de l’air n’ont pas la même intensité. C’est le cas notamment des personnes souffrant de co-morbidités, mises en avant lors de la crise sanitaire et dont on sait qu’elles sont souvent liées à la sédentarité.

Face à ce constat et sous la pression de nos voisins européens, les pouvoirs publics français doivent prendre des mesures fortes. Parmi les secteurs concernés, celui des transports est aujourd’hui en première ligne car le plus émissif de polluants atmosphériques : à lui seul le transport routier est responsable de 63 % des émissions d’oxydes d’azote et jusqu’à 58 % des émissions de PM2.5 à Paris. La problématique se pose en priorité dans les zones urbanisées qui connaissent des pics de pollution importants et où vit plus de 80 % de la population française, mais s’étend à tout le territoire et aux zones rurales.


Accompagner nos concitoyens dans le changement de mobilité

La seule transition technologique du secteur est illusoire pour répondre à ces défis. Le report modal, c’est-à-dire le passage de trajets réalisés en voiture ou en deux-roues motorisé vers des trajets réalisés en transport en commun ou en modes actifs, est un levier complémentaire essentiel. Parmi les solutions, le développement des mobilités actives et singulièrement celui du vélo au quotidien est un enjeu de première ampleur. D’une part, en réduisant l’importance du système automobile et routier, première source d’émission du secteur des transports ; d’autre part, en luttant contre la sédentarité, qui touchent notamment les plus jeunes d’entre nous, et qui est facteur de co-morbidité.

Le problème de la pollution de l’air doit ainsi être envisagée dans une perspective de transition globale du système des transports et des mobilités. Des politiques visant des secteurs spécifiques de la population, plus exposés à ce risque, doivent aussi être considérées. C’est notamment le cas des enfants, dont l’exposition prolongée aux polluants entraine des effets délétères à long terme. Les abords des écoles et les trajets domicile-école réalisés par les parents doivent ainsi faire l’objet d’une attention particulière.


Pour une meilleure qualité de vie et une meilleure santé : développons l’usage du vélo

Le vélo peut contribuer à ce changement global qu’appellent de leurs vœux nos concitoyens. En complémentarité avec la marche et les transports collectifs, penser nos villes et nos villages à travers le vélo permettra de créer des territoires apaisés, agréables à vivre et dynamiques. En cette Journée nationale de la qualité de l’air et alors que l’examen du projet de loi de finances 2022 est en cours, nos associations appellent d’une voix le Gouvernement à :

  • Accélérer la transition de la mobilité domicile-travail en généralisant le Forfait Mobilités Durables dans toutes les organisations de plus de 50 salarié.es dès cette année. Cette généralisation est d’autant plus importante que seul le Gouvernement, fort de sa promesse formulée le 24 décembre 2019 d’évaluer le dispositif 18 mois plus tard, peut la réaliser au travers d’un amendement gouvernemental.
  • Renforcer le dispositif de la prime à la conversion vélo ouvert cet été par un décret et dont l’ambition mérite d’être réhaussée. Dès 2022, 0,2 % des foyers doivent accéder à cette prime chaque année pour opérer une véritable politique de report modal.
  • Enfin, changer de braquet dans le financement des aménagements cyclables en réhaussant fortement le fonds mobilités actives pour doubler les aménagements cyclables en France. Seuls des moyens conséquents permettront de réaliser la transition dans tous les territoires, de sécuriser les abords d’établissements scolaires et d’accompagner nos concitoyens dans leur changement de mobilités.

En parallèle des actions à mener par l’état, les collectivités doivent aussi prendre la mesure des changements à réaliser sur leurs territoires. Nos associations les invitent à accélérer la mise en place de plans vélos partout en France en s’appuyant sur l’expertise citoyenne et d’usage portée par les associations pro-vélo. Pour ce faire, elles ont l’opportunité unique de se saisir du Baromètre des villes cyclables de la FUB et de le partager sur leur territoire. Jusqu’au 30 novembre 2021, collectivités et citoyen.nes peuvent se rendre sur le site : barometre.parlons-velo.fr pour diffuser l’enquête.

C’est par la jonction de l’énergie citoyenne, de l’action des collectivités territoriales et d’une ambition forte de l’état que nous parviendrons à faire de la France une nation cyclable.