Plus de trente associations se sont mobilisées pour la Journée internationale des droits des femmes. En ce 8 mars, partout en France, se tenaient des ciné-débats, des vélorutions et des ateliers en mixité choisie. Autant de façons de questionner le rapport à l’espace public, nourrir sa vélonomie et revendiquer la société égalitaire que nous souhaitons voir advenir, à coup de pédale.
Pourquoi agir ?
L’histoire des femmes à vélo a beau être une histoire d’émancipation, les inégalités de genre dans son usage quotidien persistent en 2024. L’espace public est pensé par et pour les hommes : les infrastructures cyclables ne sont pas assez sécurisées et ne répondent pas à la plus grande complexité des déplacements des femmes, conséquence de l’accompagnement des personnes âgées et enfants, encore réalisé à 75 % par des femmes, tout comme des tâches domestiques, avec leur lot de charges à porter.
Sa pratique n’est pas non plus aussi valorisée dans les mœurs, alors qu’on attend plutôt des femmes d’être propres, souriantes et belles, et que les pratiques sportives ne sont pas valorisées comme elles le sont auprès des hommes.
Résultat ? Seul 35 % des cyclistes du quotidien sont des femmes.
En ce temps du 8 mars, partout en France, des mobilisations ont eu lieu pour inciter celles qui souhaitent se mettre au vélo à se sentir légitimes, revendiquer un espace public par et pour tout le monde, et unir nos voix à celles et ceux qui se mobilisent pour la fin du patriarcat et l’essor d’une société véritablement égalitaire.
Tour d’horizon des différentes formes de mobilisations :
Des ateliers en mixité choisie
La mixité choisie consiste à se réunir entre femmes ou autres groupes de personnes discriminées, afin d’échanger, s’approprier un espace et des outils, et prendre confiance sans entrave. Ces ateliers ont déjà fait leurs preuves comme espace de liberté de parole et d’émancipation. C’est pourquoi, plusieurs associations – de Nantes à Macon, en passant par Mérignac - ont organisé des ateliers de réparation vélo en mixité choisie autour du 8 mars.
Sources : Bretz'elles
Certains ateliers d’autoréparation proposent tout au long de l’année, des ateliers en mixité choisie (souvent une fois par mois) ou peuvent en organiser un sur demande. La liste des contacts pour ces ateliers vélos se trouvent sur le site de l’Heureux cyclage.
Des ciné-débats
Les documentaires « Women don’t cycle » et « Les échappées » ont été valorisés à Bagneux, Bourg-la-Reine, Cagnes-sur-Mer, etc. Les salles, souvent combles, ont donné lieu à visionnages puis échanges autour de la pratique égalitaire du vélo et de l’urbanisme inclusif.
Ces documentaires mettent en lumière ce que signifie être une femme faisant du vélo aujourd’hui, l’un à l’échelle internationale et l’autre à l’échelle française. On y retrouve des portraits solaires et inspirants de centaines de femmes qui nous content ce que le vélo représente pour elles. Ces femmes puissantes sont les plus beaux exemples qui prouvent le potentiel égalitaire inhérent au deux-roues. Partout encore, pédaler lorsque l’on est une femme est par essence un geste politique.
Des vélorutions
En même temps qu’à Mende, Morlaix ou encore Auch, l’association Maison du Vélo Lyon Métropole organisait sa véloparade « En s’Elles ! ». Femmes, hommes et enfants ont sillonné les quelques rues portant des noms de grandes femmes dans la bonne humeur et avec de nombreuses pancartes féministes.
À Toulouse encore, une vélobalade le même dimanche, s’est terminée par un spectacle féminin de breakdance et d’humour sur une péniche l’après-midi.
Rendez-vous en mars 2025 pour multiplier ces initiatives militantes et inspirantes !