20 collectivités décryptent la démocratisation du vélo en 2020 à travers une étude d’Opinion Way

L’étude qualitative d’Opinion Way, réalisée en novembre dernier auprès de 20 collectivités, dresse le bilan de l'impact du vélo en 2020 et de l'opération Coup de Pouce vélo.

L’année 2020 : un engouement sociétal et politique pour la pratique du vélo, renforcée par la crise sanitaire.

La progression de la thématique environnementale dans les programmes politiques des dernières élections municipales et l’apparition de la crise sanitaire ont accéléré en 2020 le développement de la pratique du vélo en France. Le vélo constitue en effet un sujet fédérateur, que la crise sanitaire a renforcé pour plusieurs raisons :

  • Le vélo permet le respect de la distanciation sociale,
  • Il a été l'alternative pour répondre à la baisse de l’offre des transports publics,
  • Le sentiment de sécurité à vélo s’est amélioré suite au désengorgement des villes et des aménagements provisoires (coronapistes, sens uniques, neutralisation de voies à destination exclusive des vélos).

Ceci a eu pour conséquence la montée en puissance de deux catégories de cyclistes en 2020, en quête d’une meilleure fluidité et sécurisation de parcours sur des points névralgiques :

  • Les vélotaffeurs, qui utilisent le vélo de manière pendulaire,
  • Les professionnels/familles de centre-ville en vélo utilitaire.

Ces deux catégories constituent des marqueurs forts du développement du cyclisme local.

Des sociologies locales restent quant à elles réticentes à la pratique du vélo, les séniors et les populations des communes populaires à composante ouvrières et rurales. En cause : la santé des utilisateurs, les distances à parcourir et la sécurité.

 

Quels sont les leviers pour développer l’usage du vélo selon les élu.e.s ?

  • La sécurité des cyclistes : avec les nombreuses infrastructures de qualité récemment déployées, la pratique du vélo est devenue plus sécurisée (pistes à sens unique, cohabitation des modes de mobilité). En revanche, une vigilance particulière concernant l’état de la voirie reste encore essentielle.
  • Le stationnement vélo sécurisé : il s’agit d’une solution qui rassure les utilisateurs et permet de lutter contre le vol. Elle répond également aux différents déplacements, notamment intermodaux, domicile-travail, et rassure les détenteurs de vélos à assistance électrique.
  • La continuité des pistes cyclables : pour les cyclistes, la fluidité des parcours est un critère essentiel à la pratique du vélo. Les parcours continus sont très appréciés et peuvent être favorisés par les tournes à droite (panneau M-12 indiquant au cycliste à un feu rouge qu’il peut tourner à droite), les contresens cyclables et les pistes cyclables sur les ronds-points.
  • Le développement du Vélo à Assistance Electrique (VAE) : les villes s’étendent, les distances de trajet augmentent... Le vélo à assistance électrique est le moyen de transport qui remplace la voiture. Il permet d’effacer les barrières topographiques du territoire et de répondre au développement urbain de par sa vitesse de déplacement. Il a permis de démocratiser l’usage du vélo comme mode de transport du quotidien.
  • Les autres services proposés par les collectivités : Les primes ou aides à l’achat d’un vélo (ex : VAE), Vélobus, Vélib’ ou Vélov, Associations pro-vélo et clubs sportifs.

Selon les élu.e.s, deux éléments sont essentiels pour développer la pratique du vélo en ville :

  • La mise en place d’un schéma directeur : avoir des infrastructures de qualité (sécurité et continuité de parcours),
  • Avoir un tissu d’associations locales crédibles ayant du poids pour accompagner les collectivités dans la co-construction des politiques vélo.

Quels sont les freins au développement de la pratique du vélo en ville ?

La complexité administrative des collectivités : les différentes strates (communes, communautés de communes, agglomérations) engendrent des problématiques en termes de décisions. Certaines collectivités sont décisionnaires, d’autres n’ont qu’un rôle de consultation, ce qui engendre des ralentissements dans la mise en place d’une politique vélo commune. Les étiquettes politiques accentuent également ces problématiques.

La taille des communes : mettre en place une politique cyclable n’est pas que l’affaire des grandes villes. Pourtant, pour les petites communes, le vélo n’est pas toujours considéré comme un sujet d’intérêt général.

Les facteurs structurels exogènes et territoriaux : la topographie d’une ville (forte déclivité, commune étendue), son nombre d’habitants (seuil critique d’usagers du vélo à atteindre) et son isolement géographique (commune en périphérie éloignée d’une ville ayant une politique cyclable développée) impactent le développement du vélo.

Le manque d’expertise et de ressources techniques dans les municipalités sont un frein à la coexistence des différentes mobilités.

Une frilosité des communes quant à la réduction de la place dédiée à la voiture empêche le développement du report modal en faveur des mobilités douces.

Le Coup de Pouce Vélo, un succès pour les élu.e.s

Selon les élu.e.s intérrogé.e.s pour cette étude, l’opération Coup de Pouce Vélo a été extrêmement favorable mais inégale sur les différents volets de l’opération : le volet réparation a été très médiatisé, quant à l’offre des séances de remise en selle, elle a été moins lisible par les particuliers et a donc moins bien fonctionné. Les élu.e.s ont jugé le volet stationnement utile et en adéquation avec les coûts réels du marché, mais il reste tout de même peu connu. Les élu.e.s estiment les bénéficiaires satisfaits, compte-tenu de la forte demande de réparations, interprétée comme un fort engouement. Toujours en phase d'observation et au vue du succès, les élu.e.s considèrent que l'opération doit être prolongée.

Lisez l'étude complète en cliquant ici.