Échange avec Romain, 19 ans en service civique de mars à septembre 2023 au sein de l’association Le Bonheur à Vélo, basée à Montpellier (34).
Bonjour Romain, merci de partager ton témoignage avec la FUB. Peux-tu nous partager ce qui t’a motivé à faire ton service civique au sein de l’association Le Bonheur à Vélo ?
Il faut savoir que j’ai un profil un peu atypique. J’ai commencé par être joueur puis entraineur de rugby. Après mon bac ; j’ai intégré Science Po (après deux années intenses pour préparer mon admission). Après un mois et demi dans cette école, j’ai tout remis en question et décidé de mettre fin à ce cursus. Les études ne me plaisaient pas passez pour finir l’année scolaire. J’ai pris la décision de rentrer chez moi à Montpellier. Science Po a compris mon choix et m’a suggéré de regarder les offres de service civique pour prendre le temps de réfléchir à mon projet professionnel et essayer quelque chose de très concret et nouveau. C’est ce que j’ai fait en axant mes recherches sur mes deux passions : le milieu sportif et la transmission. L’annonce du Bonheur à vélo était axée sur l’apprentissage de la mobilité à vélo. Faire du vélo tous les jours, être en mouvement et au contact de jeunes pour leur apprendre à circuler à vélo … j’ai tout de suite été séduit.
En quoi consiste tes missions chez Le Bonheur à vélo ?
Durant les 4 premiers mois, j’étais sur le terrain tous les jours pour accompagner les séances SRAV. Je m’occupais des débutants. J’étais trop heureux de me rendre à chaque intervention. C’était très prenant physiquement et mentalement car il y a beaucoup de séances, d’enfants avec des niveaux et profils différents. En fin de période scolaire, j’ai eu un échange avec Julien, le président. Il m’a proposé de développer des jeux de société sur la mobilité vélo. Son idée était de proposer ces jeux aux enfants les jours de pluie. Je n’avais jamais fait ce type d’activité avant, ce n’était pas facile mais j’ai quand même réussi le faire, de la conception à la réalisation. J’ai aussi fait mes commentaires sur les vidéos pédagogiques que l’association utilisait dans le cadre de ses interventions. J’en ai aussi réalisé de nouvelles vidéos, notamment à une sur le déraillage avec la béquille. Comme mon contrat se finissait début septembre, j’ai aussi aidé l’équipe à préparer la rentrée, notamment sur l’aide à la réparation.
Est-ce que tu avais des notions en mécanique vélo ?
J’avais aucune connaissance au début. Cette expérience m’a permis de devenir plus autonome sur certains aspects. Je maîtrise très bien la partie frein maintenant. Il faut savoir qu’à la fin du volontariat, j’ai amené mon vélo en piteuse état, on l’a remis en état à l’atelier et j’ai pu voir et participer à toutes les étapes, ça m’a énormément appris.
Est-ce que tu connaissais le monde associatif avant ?
Oui, j’ai été bénévole pour SOS méditerranée, pour Gammes sociales (une association soutien scolaire). J’ai aussi très actif au sein de clubs sportifs pour le rugby. Je suis aussi animateur fresque du climat. Cela m’a aidé lors des échanges avec les enfants après leur remise de diplôme. J’en profitait pour mettre en avant l’aspect écologique du vélo. J’essayais de leur faire approfondir certains concepts en 5/10 minutes, leur expliquer pourquoi le vélo c’est écolo. J’utilisais pour cela des visuels, maquettes (slides / documentation).
Et le monde du vélo du quotidien ?
Oui je faisais du vélo au quotidien pour aller en cours. Et pendant le service civique je me rendais dans les écoles de Montpellier et environs à vélo. Tout cumulé avec mes trajets personnels, j’ai avoisiné les 800 km / mois pendant le service civique.
Qu’est-ce que la mission de service civique t’a apporté ?
Grace à cette expérience du service civique, j’ai pu réviser le code de la route. Ça tombait bien car je le passais au même moment. J’avais aussi besoin de clarifier mon projet professionnel. Je voulais savoir si ce type de profession pouvait me plaire. La réponse a été positive. J’ai plus ressenti le quotidien de cette activité comme un plaisir que comme un travail. Cela m’a décidé à me réorienter en STAPS pour être professeur de sport. Ce diplôme permet aussi de dispenser des séances de SRAV. La combinaison sport et transmission, je ne m’en passerai pas ! Et puis ça a évidemment renforcer mon addiction au vélo !
Est-ce que tu conseillerais à d’autres jeunes de faire un service civique au sein d’une association de promotion du vélo ?
Oui ! Personnellement, je me suis régalé. J’ai pu avoir de l’autonomie. Je connaissais aussi mes attentes vis-à-vis de cette expérience, c’était un peu « un test » pour ma réorientation, un test positif !
Merci Romain pour ton témoignage et bonne continuation dans cette nouvelle aventure STAPS !
A propos de l’association
L’association montpelliéraine "Le Bonheur à Vélo" transmet les fondamentaux pour se déplacer en sécurité à vélo en milieu urbain auprès des enfants de fin de cycle primaire. Elle intervient directement dans les écoles et organise des stages pendant les vacances scolaires. Sa pédagogie : transformer les éventuelles peurs de l'enfant en vigilance pour leur donner confiance en leur capacité à se déplacer en autonomie dans la circulation.