Santé, mobilité, sécurité

La France est touchée par la sédentarisation, et particulièrement sa jeunesse. Pour contrer cette tendance, le second axe est la création d’une vraie «culture vélo», la mesure la plus emblématique serait de systématiser un véritable apprentissage de la mobilité à vélo, pour garantir la compétence « se déplacer seul en milieu urbain » à toute notre jeunesse. Pour assurer l’émergence de cette «génération vélo», d’autres mesures sont nécessaires comme la sécurisation des vélos contre le vol et le recel (marquage et stationnement sécurisé).

 

Favoriser l’apprentissage de la mobilité vélo 

Objectif santé pour tous !

La sédentarité de la population est la cause de nombreuses maladies, dont l’obésité, touche 14,5 % des Français et de plus en plus les enfants. Toutes les études médicales préconisent l’activité physique pour éviter la récidive de cancers, et prévenir de nombreuses maladies en tête desquelles les maladies cardio-vasculaires et le diabète. Il suffit de 30 minutes d’exercices physiques par jour pour rester en bonne santé, alors pourquoi ne pas se mettre au vélo pour aller au travail ou à l’école ! Mais encore faut-il savoir faire du vélo… 
Former des cyclistes, c’est permettre aux citoyens d’être et de rester en bonne santé !

Les enfants d’abord

L’apprentissage du vélo, c’est simple comme bonjour pour un enfant. Les draisiennes, dans la cour de l’école maternelle, permettent l’apprentissage de l’équilibre. Dès que l’enfant est à l’aise, il prendra un vélo à pédales… sans roulettes. La cour de l’école maternelle est le lieu privilégié de l’apprentissage du vélo pour les petits. 
Aider les écoles primaires à acquérir des draisiennes et de petits vélos est nécessaire pour former une « génération vélo »!

Se lancer à vélo à l’extérieur 

Suivre des cours au sein d’une vélo-école, c’est la solution ! L’enfant y développe ses dons d’habileté sur un vélo et apprend à se déplacer en autonomie et en sécurité, dans son quartier ou sa ville. L’idéal serait qu’il soit capable d’aller au collège à vélo à l’issue du CM2. 
L’apprentissage du vélo en primaire, au même titre que l’enseignement de la natation, permettra le développement de cette « génération vélo ».

Quel est le cursus ?

En 12 séances de vélo-école, on apprend l’équilibre, le freinage, à suivre une trajectoire, puis on perfectionne son habileté et on apprend à réagir dans des situations complexes. On circule dans la rue après avoir acquis de bons réflexes et intégré les règles du Code de la route : on apprend à se positionner, à anticiper, à s’orienter, à interagir avec les autres usagers de l’espace public. La douzième séance peut être l’occasion de sortir une journée en ville ou à la campagne, ou de repérer le parcours entre le domicile et le futur collège.
L’école doit employer des animateurs formés à l’apprentissage du vélo pour être efficace.

Un réseau d’animateurs

Les vélo-écoles du réseau FUB ont développé une pédagogie adaptable à chaque public. Leurs moniteurs ont une grande expérience ou ont suivi la formation au Brevet « Initiateur Mobilité à Vélo », dispensé par les associations du réseau. Les premiers professionnels diplômés du « CQP Educateurs Mobilité à Vélo » exercent dans nos structures depuis 2015.

Des publics diversifiés

Concernant les adultes qui ne savent pas encore faire de vélo, l’apprentissage est légèrement plus long, mais ces derniers découvrent le plaisir de rouler et c’est une révolution : liberté de circuler, économies, accès à un nouveau moyen de transport pour rejoindre son travail, et bien plus encore !
Pour les adultes qui savent déjà faire du vélo, quelques séances de vélo-école peuvent être la solution pour vaincre ses peurs et reprendre confiance. 

Dans le cadre de leurs « Plans de Mobilité », les entreprises sollicitent les vélo-écoles pour qu’elles proposent une formation d’une demi-journée aux salariés. Il s’agit d’assimiler les bonnes pratiques du cycliste en ville, de revoir le code de la route, de tester son agilité et de circuler en ville, accompagnés, sur le trajet domicile-travail par exemple. Cela rassure autant les employeurs que les employés. 

 

Sécurité pour tous
Une équation soluble

Le vélo est intrinsèquement un moyen de déplacement aussi sûr que bien des véhicules terrestres à moteur. Pourtant, on ne peut se satisfaire des 150 cyclistes tués et de plus de 1500 hospitalisés chaque année, alors que l’on connaît les moyens de réduire très fortement le nombre des victimes.

La « Ville 30 »

La vitesse de 50 km/h en agglomération est incompatible avec la vie locale en milieux urbain et périurbain. Percutés par une voiture roulant à cette vitesse, un piéton ou un cycliste sur deux décèdent, alors que la proportion n’est que d’un sur vingt à 30 km/h. La généralisation de la vitesse de 30km/h, en dehors de quelques grands axes dotés de pistes cyclables et  de vrais trottoirs, est la réponse connue mais loin d’être appliquée partout. La « Ville 30 » est pourtant une solution de bon sens, simple à mettre en œuvre et peu coûteuse. Elle ne nécessite pas d’isoler  la circulation des cyclistes sur des pistes cyclables pour lesquelles la place manque bien souvent en ville dense. Elle n’entraîne que des aménagements peu coûteux et peut  même être créatrice d’économies par la suppression de certains feux tricolores devenus inutiles. Le temps de parcours des automobilistes n’est augmenté que de moins de 10%, leur circulation est fluidifiée et leur consommation de carburant (et donc leur pollution) est diminuée jusqu’à 40%. La « Ville 30 » est le moyen évident et simple d’éviter des centaines  de piétons tués (540 en 2016) et des centaines de blessés piétons comme cyclistes chaque année.

Véloroutes et réseau express

Hors agglomération, le différentiel de vitesse entre les véhicules motorisés et les vélos est encore plus élevé, ce qui rend difficile, voire incompatible, leur cohabitation sur un même itinéraire, avec un nombre particulièrement élevé d’accidents graves. La pertinence du vélo n’y fait pourtant qu’augmenter du fait du développement du vélotourisme et de l’usage du Vélo à Assistance Electrique. La mise en valeur d’un maillage de voieries partagées  destinées  aux circulations douces et distinctes des voies départementales est une partie de la solution. Cet investissement est par ailleurs rentable en raison de ses retombées touristiques. Dans les conurbations, les exemples se multiplient en Europe de « voies express vélo » susceptibles de drainer un trafic important. Les cyclistes attendent des politiques si enclins jusqu’ici à réclamer le désenclavement de leur territoire par des autoroutes hors de prix, qu’ils réalisent leur REVE (Réseau Express VElo).

Une réglementation inepte 

Les déplacements de nuit ne représentent que 10% des déplacements à vélo mais 20% des victimes, soit 30 tués supplémentaires par an. Pour inciter les cyclistes à être vus, le travail des associations (campagne « Cyclistes, brillez » de la FUB par exemple) est utile mais insuffisant. Il gagnerait à être relayé par une communication nationale. L’autre véritable problème provient de la réglementation sur la visibilité des cyclistes et l’éclairage des vélos  qui est inadaptée et ignore les technologies modernes de feux  à  haute visibilité, économiques, fiables et légers. L’Allemagne a modifié sa réglementation sur ce sujet. Il suffit de comparer l’équipement des vélos vendus en France à ceux vendus en Allemagne pour entrevoir la solution. La FUB est pleinement disposée à tester de nouveaux équipements sur le terrain en coordination avec un laboratoire public.

Fausse bonne idée

Inversement, on ne peut affirmer que l’obligation du port d’un casque pour les enfants de moins de douze ans aura un impact positif sur le bilan des accidents (1 tué en 2016). La véritable révolution dans la sécurité   sur la rue serait de rendre obligatoire l’apprentissage de la mobilité à vélo. En l’état actuel de la culture vélo en France, le port du casque a plusieurs effets pervers : prise de risque supérieure par les enfants qui se croient invincibles, peur des parents qui interprètent «le vélo, c’est dangereux», diminution de la vigilance des accompagnants qui pensent à tort que le casque est une garantie absolue de protection. Cet âge est important car c’est celui de l’apprentissage de la mobilité. Apprendre à un enfant à maîtriser son équilibre corporel et son comportement dans l’espace public est la meilleure garantie à lui donner pour sa sécurité future.

Tout reste possible

Diviser par deux le nombre de cyclistes tués ou gravement blessés est un objectif parfaitement atteignable en quelques années, au prix d’un investissement dans le système vélo raisonnable, rentable pour la collectivité et qui améliore la qualité de vie de tous. Les solutions existent et ont fait leurs preuves. Elles ne sont pas révolutionnaires au sens propre : demandez donc aux élus de plus de  100 « Ville30 » françaises s’ils se sont faits couper la tête aux élections !

Site à consulter ville30.org

 

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